Indicateurs
750.000
C'est le nombre d'emplois « net » créés au dernier trimestre 2013 au Japon, selon une note récente de Morgan Stanley. Le Japon vit une situation de plein emploi très enviable pour la France. À 4%, on peut déclarer que le chômage n'existe plus dans ce pays. Le ratio japonais entre les offres et les demandes d'emplois est aujourd'hui supérieur à 1, ce qui montre qu'il y a plus d'offres que de demandes. Cette situation de plein emploi devrait exercer une pression à la hausse sur les salaires. Or cette pression n'a à l'évidence pas lieu. Pourquoi ? Morgan Stanley l'explique dans une note portant sur la croissance au dernier trimestre 2013. L'économie a gagné 1,2 million de nouveaux emplois précaires pendant cette période, mais a détruit 470.000 emplois stables. Les emplois stables sont surprotégés, ce qui incite les entreprises à recourir sans vergogne à l'intérim et à d'autres formes de travail précaire. Il y a aujourd'hui 20 millions d'emplois précaires au Japon, soit 37,4% de la population active totale. Ce ratio augmente de plus en plus vite, observe Morgan Stanley. Ce passage structurel au précariat se traduit par la baisse des rémunérations des Japonais. « C'est le paradoxe salarial nippon », explique Takeshi Yamaguchi, auteur de l'étude.
Autre enseignement de celle-ci : les femmes sont les grandes pourvoyeuses d'emplois précaires. Ainsi, sur les 1,2 million d'emplois précaires créés en octobre-décembre, 770.000 sont occupés par des femmes. L'étude conclut, de manière lumineuse, que « la baisse des salaires horaires au Japon n'a pas été causée seulement par des pressions déflationnistes. La croissance du travail précaire a eu un impact important ».
1,24
C'est le nombre (en million) de Japonais qui vivent à l'étranger aujourd'hui, selon le ministère des Affaires Étrangères nippon. Le chiffre a progressé de 5,7% en un an. Un tiers d'entre eux vit aux États-Unis (410.973 ressortissants). Viennent ensuite dans le classement la Chine et l'Australie. Il y a 30.947 Japonais recensés en France.
10.107 Yens
C'est le salaire journalier d'un ouvrier qualifié dans le bâtiment travaillant dans une métropole japonaise, selon l'agence de ressources humaines Recruit Jobs. Les ouvriers de la construction sont de mieux en mieux payés, signe de la pénurie de main d'œuvre face à un boom de l'activité au Japon en raison des travaux de reconstruction du Tohoku et de la préparation des Jeux Olympiques de 2020. « Il est en général difficile de trouver des ouvriers en mars, à la fin de l'année fiscale, mais cette fois c'est délirant », explique un architecte japonais. « On parle beaucoup de manque de main d'œuvre dans notre secteur. À ma connaissance, les problèmes sont surtout concentrés dans les chantiers du Tohoku. Il y a beaucoup de commandes, mais on ne peut pas les exécuter. Ça se ressent moins à Tokyo », dit-il. La frénésie de construction était alimentée cette année par la hausse de la taxe à la consommation le 1er avril, qui a poussé les promoteurs à exécuter leur chantier avant cette date fatidique.
324.000
C'est le coût minimum moyen d'un ordre d'achat à la Bourse de Tokyo fin 2013. Ce prix a augmenté par rapport à l'an passé (258.000 yens), relève l'agence Jiji, mais pas autant que la Bourse durant la même période. Les entreprises cotées rivalisent d'efforts pour attirer les petits porteurs japonais, et s'efforcent de baisser le prix de leurs actions. Aujourd'hui les investisseurs étrangers sont responsables des deux tiers de l'activité boursière de Tokyo, contre 10% pour les investisseurs individuels japonais.
718.000
C'est le nombre record d'étrangers qui travaillent au Japon aujourd'hui, selon le ministère du Travail. 42% d'entre eux sont chinois. Quatre nationalités seulement représentent 518.000 personnes, soit les trois quarts du total : Chine, Brésil, Philippines, Vietnam. Le nombre de Vietnamiens en particulier a grimpé de 40%. Les travailleurs étrangers au Japon sont répartis dans 127.000 entreprises, dont la moitié ont moins de 30 salariés, précise le ministère du Travail. Un quart d'entre eux travaille à Tokyo. Ce nombre va encore augmenter. Le gouvernement étudie actuellement un assouplissement des conditions d'obtentions de visa de travail pour les étrangers. Il pourrait recourir massivement à son programme de « stages », qui permet aux entreprises de ne pas rémunérer les travailleurs étrangers au même niveau que les travailleurs japonais, au prétexte de leur enseigner un métier qu'ils pourront appliquer de retour dans leur pays d'origine. Mais ce programme fait l'objet de critiques très dures au Japon et à l'étranger pour les libertés qu'il permet aux employeurs avec le code du Travail.