Thierry Voisin toujours de saison
Le chef des Saisons publie un livre sublime
Il faudrait créer un prix Thierry Voisin pour récompenser le chef le plus généreux, le plus fidèle, le plus enthousiaste, le plus charmant, le plus simple et le plus bienveillant. Le chef des Saisons publie un livre magnifique et solide. Comme lui. Mieux : il le fait par accident. "Jamais je n’aurais eu l’idée de faire un livre" s’amuse-t-il en manipulant le gros objet entre ses mains, au-dessus d’une des nappes immaculées de son restaurant. "Une de mes anciennes stagiaires qui travaille dans une maison d’édition m’a dit un jour : pourquoi pas un livre ? Nous avons travaillé un an et demi dessus", souffle-t-il. "Ça remercie les gens avec qui j’ai travaillé, ma grand-mère..." Thierry Voisin est un sédentaire. "Il m’avait dit qu’il souhaitait rester deux années. Il est resté quinze ans !", s’amuse dans la préface du livre Gérard Boyer, le chef des Crayères, à Reims, théâtre des années de formation de Thierry Voisin. Ce dernier est dans sa douzième année à Tokyo, comme un poisson à Tsukiji, gratifiant le visiteur d’un "nous ça va" chaque fois qu’un nuage vient passer au-dessus de l’économie japonaise... Seul défaut de ce livre de recettes : le lecteur, emporté par les très belles illustrations, pourrait croire qu’il est capable de les exécuter. Or il n’en est rien.
Les saisons, éditions Seibundo-Shinkosha, 7400 yens.