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Interview Jean-Maurice Ferauge : “Un bel avenir au Japon” Jean-Maurice Ferauge, le pd-g de LECTRA Japan répond à nos questions
Mode, automobile, ameublement... Lectra travaille dans des secteurs très divers. Qu’est-ce qui les réunit ?
Bonne question (rires) ! Lectra a démarré à Bordeaux il y a 42 ans avec des logiciels et des machines de coupe automatique dans le textile et la mode. Nous avons ensuite étendu notre savoir-faire aux sièges automobiles, à l’ameublement et à d'autres secteurs.
Vous avez ouvert au Japon dès 1985 !
C'est notre premier bureau hors d'Europe. Les équipementiers automobiles japonais avec lesquels nous travaillons ont été les premiers à se doter de logiciels et de machines de coupe automatiques, ce qui a dopé leur productivité. Ca a fait tache d'huile.
Le secteur automobile fonctionne sur des séries de plus en plus petites. Comment cela vous affecte-t-il ?
Jadis un équipementier recevait des commandes de sièges automobiles par milliers. Aujourd'hui il leur arrive de recevoir une commande pour dix sièges. Cela nécessite des machines de coupe très performantes, faciles d'usage et à un prix compétitif. Cela nous force à nous remettre en question.
Etes-vous touché par la délocalisation de l’appareil productif japonais ?
Une grande partie de l'appareil productif reste ici. Et notre offre est en phase avec ceux qui veulent rester ou se relocaliser au Japon, car nos machines permettent des gains de productivité qui compensent d'autres coûts de production et remboursent même l'investissement dans la machine.
Quels sont les secteurs d’avenir pour Lectra ?
Le cuir qui est encore, dans le monde, souvent découpé à la main. Le cuir est un produit cher, et nos machines permettent des gains de productivité très rentables pour les acteurs du secteur.
Avez-vous un potentiel de croissance au Japon ?
Avec 650 clients, nous sommes bien positionnés dans la troisième économie mondiale mais Lectra Japan n'est pas la troisième filiale du groupe. Je veux la faire grossir. Je crois que nous avons un très bel avenir dans le Fashion PLM (Product Life Cycle Management), la gestion du cycle produit appliqué à la mode. Les processus de production dans le monde de la mode japonaise, deuxième ou troisième marché mondial de ce secteur, sont très archaïques par rapport aux États-Unis ou à l'Europe. Or la mode vit maintenant sur des cycles très courts, avec des collections renouvelées au bout de quelques semaines. Les solutions PLM que nous développons permettraient aux PME du secteur de gagner énormément de temps et d'économiser de l'argent.
Logistique : Dites Bolloré Logistics
Dans le cadre d’une réorganisation globale du groupe Bolloré, SDV Japan et Saga Japan fusionnent sous le nom Bolloré Logistics Japan. Ce nom s'inscrit dans l’engagement du groupe dans la logistique et le transport depuis 1977 au Japon. Il rassemble ses valeurs (innovation, esprit d’entreprise, vision de long-terme, responsabilité sociale) sous une même bannière. « Avoir des marques différentes diluait notre présence. Les regrouper nous permet d’offrir une gamme plus complète de services afin d’aider nos clients à se développer à l’international en augmentant notre visibilité auprès de nos partenaires », explique Arnaud Rastoul, directeur général de la nouvelle entité. Akimichi Fujii devient Senior Advisor.
Fondé en 1822, très diversifié (énergie, communication et média, véhicules électriques…) Bolloré est un des 500 plus grands groupes du monde. Il est actif dans le transport et la logistique depuis plus de 30 ans.
Restauration : La terre est plate comme une galette
Le groupe Le Bretagne fête ses vingt ans d’existence en 2016 ! Une histoire hors du commun démarrée dans le quartier commerçant de Kagurazaka (Tokyo) par Le Bretagne, une crêperie plus vraie que nature qui a séduit les Japonais. Suivront d’autres crêperies, d’autres concepts (épiceries, bars à cidre, restaurant japonais), au Japon, puis en France. Bertrand Larcher promet de nouvelles surprises : de prochaines ouvertures (Londres...), de prochains concepts (bar à saké, biscuiterie, ferme bio...), avec toujours un seul souci : la qualité. « Ce que j’aime c’est le détail, résume Bertrand Larcher. Le reste, c’est le minimum ». Pour nous mettre en appétit les éditions La Martinière ont publié l’an dernier Breizh Café, 60 recettes en français. La version japonaise est déjà disponible aux éditions Shibata Shoten.
Vignobles : Travailler en vin
Des vins méconnus
On n’est jamais si bien servi que par soi-même. Jérôme Finck, représentant de la banque Rothschild au Japon, en avait assez de ne pas retrouver chez les cavistes japonais toute la diversité des vins de sa région natale : l’Alsace. « On trouve d'excellents vins alsaciens dans les restaurants japonais. La région Alsace a fait un très bon travail de sensibilisation auprès d’eux, les sommeliers connaissent leurs qualités. Le choix est beaucoup plus réduit dans les boutiques. Après dix ans de vie au Japon, j’ai donc décidé de lancer l’Alsace Wine Club », raconte-t-il. Créée en juin dernier, l’entreprise a inauguré son site web en novembre. « Je m’en occupe tôt le matin et les week-ends, avec une équipe de quatre personnes à temps plein », s’amuse-t-il.
Le site web (www.alsacewineclub.com) contient 200 références, toutes en stock.
Initier les Japonais
Alsace Wine Club travaille avec les importateurs existants mais aussi directement avec les petits vignerons qui ne sont pas encore représentés dans l’Archipel.
« J’organise des ventes exclusives de bouteilles introuvables au Japon pour les abonnés de mon site. Les vins d’Alsace ont un excellent rapport qualité-prix. On trouve de très grands crus pour 5000 yens ! », assure-t-il. L’Alsace Wine Club organise aussi des programmes d’éducation avec deux sommeliers exceptionnels : Serge Dubs, maître sommelier au restaurant alsacien l’Auberge de L’Ill, et Hiroshi Hayashi. Les clients reçoivent chaque mois deux bouteilles chez eux pour habituer leur palais aux vins alsaciens. Jérôme Finck organise aussi des dîners dégustation au cours desquels il marie les vins de sa région avec des cuisines inédites : thaïlandaise, chinoise, américaine... La prochaine étape ? L’œnotourisme. « Les touristes japonais qui viennent en Alsace se heurtent à une difficulté pratique quand ils trouvent un bon vin local : ils sont souvent en plein voyage et ont peur de l’acheminer chez eux - ce que nous pouvons faire pour eux ». Infatigable dénicheur de bonnes bouteilles, Jérôme Finck est en Alsace tous les trois mois.
Services : Sodexo s’allie à Globeship
Sodexo (photo : Pierre & Sophie Bellon, dirigeants), leader mondial des Services de Qualité de Vie, et Globeship, spécialiste japonais de la maintenance des bâtiments, créent la société commune Globeship Sodexo Corporate Service. Elle propose ses services IMF (gestion intégrée de bâtiments) aux sociétés étrangères et japonaises. Les grands groupes cherchent souvent des prestations « tout compris », pratiques et économiques, pour la gestion et la maintenance de leurs bâtiments. Les prestations de Globeship Sodexo Corporate Service permettront de gérer l’ensemble des services relatifs à la vie d’un bâtiment : restauration, sécurité, fournitures, nettoyage, etc.